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Bonjour Jordan, pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre rôle à la forteresse de Montbazon ?

Jordan Suffice alias Bowen de Thivars à la forteresse de Montbazon

Je m'appelle Jordan Suffice, mais à la forteresse de Montbazon, je suis Bowen de Thivars, chevalier-guide au service des visiteurs. Je les accompagne dans leur découverte de l'histoire emblématique de ce site d'exception et je les divertis.

À quoi ressemble la journée type d’un chevalier-guide à la forteresse de Montbazon ? Quel effet cela fait-il de travailler dans un tel cadre ?

Très simplement, dès le matin, je prépare les munitions pour la machine de guerre et dès que les visiteurs sont assez nombreux sur le site, je les réunis tous grâce au signal sonore que je lance avec une corne acoustique médiévale. Rien de plus banal, n'est-ce pas ?

À dire vrai, je suis arrivé à la forteresse par un heureux concours de circonstances. Aujourd'hui, je me rends compte du privilège et de l'honneur de travailler dans ce cadre exceptionnel, alors que d'autres personnes sont « confrontées » à leur bureau tous les jours.

Machine de guerre à la forteresse de Montbazon

On vous a repéré sur TikTok. Comment vous est venue l'idée de vous lancer sur la plateforme ?

L'idée de créer une chaîne TikTok est venue d'une amie à la forteresse, qui m'exposait ses idées et moi, je les jouais. On ne s'attendait à rien, sauf à amuser deux-trois personnes.

 

« On a dépassé les 1 000 000 »

Au début, il est difficile de se rendre compte de l'ampleur d'une telle visibilité. On a commencé à saisir l'importance de nos vidéos lorsque les visiteurs sont venus nous voir pour nous dire « Eh, on vous reconnaît, on vous a vus sur TikTok ! ». Depuis, on garde des idées de prochaines vidéos dans un coin de notre tête pour les transposer plus tard. Avec la saison estivale, cela risque d'être plus compliqué de trouver du temps pour tourner nos TikTok !

Ce qu'on souhaite avant tout à travers ces courtes vidéos, c'est ramener les faits historiques à la réalité et effacer cette image entachée par les films de la vie au Moyen-Âge, de façon ludique et amusante, comme nous le faisons au quotidien.

Qu'appréciez-vous le plus dans votre métier ? Y a-t-il une activité qui vous plaît moins ?

Je suis chanceux : tout me plaît dans mon métier. Mais ce que je préfère par-dessus tout, c'est me donner en spectacle, raconter l'histoire de façon divertissante et non plus comme quelque chose d'ennuyant et linéaire.

« Je me lève tous les jours sans la crainte de venir au travail. Je sais que je vais retrouver les copains et qu'on va passer une bonne journée »

J'aime saisir l'attention des visiteurs en leur dévoilant des anecdotes insolites et pour le moins charmantes.

Les personnes qui viennent à la forteresse apprécient beaucoup les visites guidées et se prêtent totalement au jeu en étant réactives et en participant. C'est toujours — et je pèse mes mots — un vrai bonheur de discuter avec elles, de partager des connaissances : c'est ce qui fait la beauté de l'échange.

Comment avez-vous vécu l'année passée sans les visiteurs ?

Ce fut compliqué dans le sens où ne pouvait plus faire ce que l'on aime. En tant qu'association, il est rare de trouver les fonds nécessaires pour effectuer des aménagements, mais cela ne nous a pas empêchés de bien rebondir et de profiter de ce temps pour mener des projets autrefois repoussés.

Cela m'a permis de revoir et réécrire certains jeux, d'entretenir la machine de guerre, mais aussi d'avancer sur des projets à long terme comme l'Archéosite, un village médiéval dédié à l'archéologie expérimentale, où seront présentés les métiers d'art de l'époque.

forteresse de montbazon (c)

Une anecdote à partager ?

Vous imaginez bien que des choses folles dans ce métier, il en arrive tous les jours !

Lors de la saynète sur l'hygiène au Moyen-Âge, le chevalier prend son bain dans un baquet. Ce jour-là, mon binôme, qui n'était pas le même que d'habitude, était aux explications. Il faut savoir que les sous-vêtements de cette époque sont entièrement transparents et lorsque je sors du baquet complètement trempé, mon binôme me couvre d'un drap.

Sauf que cette fois-ci, mon binôme a préféré me couvrir... la tête. J'imagine que les spectateurs ont assisté à un spectacle assez différent de ce qui était prévu !

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