Laissez vous surprendre par la Corroirie, cette splendeur de l’architecture médiévale. Sur la route de Montrésor, un des plus beaux villages de France, après avoir quitté Loches et son château Royal (Jeanne d’Arc y a convaincu Charles VII de se rendre à Reims pour s’y faire sacrer roi) vous ferez une halte que vous n’allez pas regretter tant le lieu n’a guère son pareil.
Imaginez ce lieu de vie des frères chartreux ou la fabrique des barriques de vin et de la farine complétaient une activité agricole intense en particulier celle qui concerne la culture du chanvre. Cette plante dont Henri II Plantagenêt avait grand besoin pour la fabrication des voiles de ses bateaux. Ainsi grenier et moulins y sont encore bien visibles .Vous remarquerez des restes de fortification et surtout admirerez la splendide porte fortifiée du château-monastère. Elles rappellent la fonction défensive de la Corroirie qui dû subir de meurtrières attaques pendant la guerre de cent ans, puis au XVe siècle, les guerres de religions.
Les Frères Chartreux n’oubliant pas leur vocation spirituelle, en témoigne la magnifique église partie intégrante de la «Maison». Dotés de droits seigneuriaux, la Corroirie possède sa propre prison, les frères exerçants le droit de justice ! Petite tourelle isolée des autres bâtiments cette prison pris la fonction de « four à chanvre ».
Enfin les frères chartreux possèdent le sens de l’accueil en témoigne la magnifique hostellerie qui forme une part essentielle de la Corroirie. Chartreux malades, voyageurs et pèlerins pouvaient y trouver repos. Y étaient également accueillis des personnes désireuses d’y séjourner pour un certain temps en expiation de leurs péchés ou à la suite d’un vœu : ce sont les « donnés ». Enfin ce bâtiment fut certainement le lieu ou le bailli de la Corroirie rendait justice. Il révélait ainsi la puissance féodale du monastère. Outre la visite, la Corroirie possède deux très belles chambres destinées à la location saisonnière.
Enfin, « l’association pour la sauvegarde et le rayonnement de la Corroirie », outre la mise en valeur du site, organise des concerts, du théâtre et des journées à thème (musique, écrits et conférence su l’art grégorien).
En 2011, après avoir obtenu la certification « agriculture biologique », ré-enduit les façades, redessiné la cour et drainé les pieds de murs, l’association a pour objectif de réunir des fonds pour la réfection de douves, de l’intérieur de la prison du four à chanvre et du premier moulin ainsi que son bassin d’alimentation.
Quelques repères historiques sur le Chêteau-Monastère de la Corroirie
1178 : Henri II Plantagenêt fonde la Chartreuse du Liget (entièrement reconstruite au XIXe siècle) pour les pères chartreux, dont la vie est totalement consacrée à la prière. Les frères chartreux demeurent à la maison basse « la Corroirie » et partagent leur vie entre travail et prière.
1361 : Guerre de Cent Ans
1432 : Charles VII et Louis XI consolident le site sur le plan défensif.
1589 : Guerre de religions
1789 : Vendue comme bien national, la Corroie échappe à la destruction et se transforme en domaine agricole.
1899 : Vente de la Corroirie à René de Marsay propriétaire de la Chartreuse du Liget
1919 : La Comtesse Guy de Mareüil en hérite et entreprend de nombreux travaux qui se poursuivent à ce jour notamment au travers de l’association pour la sauvegarde et le rayonnement de la Corroirie.
Crédit Photo : Jeff7 (Wikimedia Commons)