Qui est M.CHAT, ce félin jaune au large sourire que vous avez peut-être aperçu au cours d’une balade à Orléans, Blois, Tours, Angers ou Nantes ?! Qui est ce personnage rond et joyeux qui s’incruste dans le paysage urbain? Présentation…
Créé en 1997, par l’artiste franco-suisse adepte du street-art Thoma Vuille, étudiant à l’Institut d’arts visuels d’Orléans, M.CHAT est un personnage de bande dessinée énigmatique, qui affiche un large sourire.
Avec de la peinture acrylique, Thoma Vuille peint M.CHAT sur les murs de la cité johannique, au niveau des toits avec comme objectif de “mettre de l’humain et de l’amour dans la ville : Orléans était une ville plutôt grise et on avait besoin d’un peu de Soleil” explique-t-il.
M.CHAT, un personnage du Val de Loire
Rapidement, le chat jaune voyage, d’abord sur les rives du Val de Loire, vers Blois, Tours, Angers ou Nantes. Puis les choses s’accélèrent et M.CHAT s’exporte dans le monde entier, de Paris à New York, en passant par Vienne, Londres, Hong Kong, Amsterdam ou Genève…
En 2004, M.CHAT devient même le fil conducteur d’un film de Chris Marker, “Chats perchés“, qui sera projeté au Centre Pompidou à Paris. Pour l’évènement, un M.CHAT géant est peint sur le parvis de Beaubourg ! Le film fera le tour du monde, faisant de M.CHAT une star internationale.
« Le cadre de mon travail est la ville, ses rues, ses murs, et le regard de ceux qui l’habitent. Je cherche à créer des supports à la narration de la ville pour ses habitants, participant à la naissance et à l’échange d’une culture de proximité. » (Thoma Vuille, alias M.CHAT)
L’identité du créateur de M.CHAT, resté anonyme jusque là, est dévoilée en 2007, lorsque Thoma Vuille est arrêté en flagrant délit par la police municipale d’Orléans alors qu’il décore un mur. Il sort alors de l’anonymat et il est condamné en justice à une peine symbolique de 300 euros d’amende avec sursis.
Reconnu comme un des leaders de la scène “Street Art” européenne, Thoma Vuille va délaisser son statut de graffeur underground, imposé par l’anonymat, pour un mouvement moins marginalisé comme le Pop Art. Il va alors travailler en partenariat avec des institutions comme la ville d’Orléans ou la région Poitou-Charentes…
M.CHAT contre la RATP
En août 2014, la RATP, la société de transports franciliens attaque l’artiste et lui réclame 1800 euros de dommages et intérêts pour avoir “sans autorisation préalable, tracé des inscriptions, signes ou dessins, en l’espèce des têtes de chat au préjudice de l’entreprise”. En cause, six chats souriants pour accueillir les travailleurs du bâtiment. Thoma Vuille explique “Je leur ai fait des petits chats qui sourient comme ça, quand ils viennent au boulot, ils sont happy”…
Le tribunal correctionnel de Paris est saisi de l’affaire pour ces dégradations commises dans les couloirs de la station de métro Châtelet, alors en travaux. Un jugement qui était attendu ce mercredi 29 octobre 2014. Résultat : le tribunal a annulé le procès pour vice de forme. La défense (Thoma Vuille) a déposé une requête en nullité, la convocation adressée à M.CHAT visait des articles de loi qui ont été abrogés.
Bonne nouvelle, M.CHAT va pouvoir continuer de répandre ses ondes positives et ses sourires !
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