Tous les jours, approfondissez vos connaissances sur le Val de Loire et sur l’histoire des villes qui le composent. Zoom sur La Ferté-Saint-Aubin…
La Ferté-Saint-Aubin est une commune française, située dans le département du Loiret en région Centre. Elle est la commune qui possède la plus grande superficie dans le département, ayant été formée par la réunification en deux ville : la Ferté et Saint-Aubin. Située à l’entrée de la Sologne, elle est traversée par la rivière Cosson, sous-affluent de la Loire qui passe notamment par Chambord. Par sa situation, la ville et ses alentours possède de nombreux étangs, de landes, de bois, de rivières, et une importante faune et flore. Un lieu parfait pour tous les amoureux de la nature et d’histoire. En effet, en plus de son côté nature et de son importance économique, par la présence de l’entreprise Thales, et étant desservie par la route nationale 20 et par une gare SNCF, la ville de la Ferté-Saint-Aubin possède un patrimoine culturel et historique très riche.
Elle compte dans son centre-ville quelques belles maisons à colombages, qui gardent une architecture typique de la Sologne, mais elle comporte surtout un grand nombre de châteaux, servant pour la plupart comme relais de chasse. On n’en dénombre pas moins de 17, le plus important étant bien-sûr le château à l’entrée de la ville.
Château de la Ferté-Saint-Aubin
Le château de la Ferté-Saint-Aubin fait partie du groupe des châteaux de la Loire, bien qu’étant à 22km du fleuve royal. Il a eu un rôle stratégique en tant que contrôle de la rivière Cosson, avant qu’elle n’atteigne le château royal de Chambord, et la route nationale 20 qui était une route principale pour atteindre la cité royale d’Orléans.
Il fut question à son emplacement actuel d’un châtelet qui dépendait alors du comté de Blois, et qui passa entre les mains de plusieurs familles de la région durant tout le Moyen-Âge.
La construction du château date du XVIe siècle, sur demande d’Henri de Saint Nectaire, ambassadeur d’Angleterre et ministre d’Etat, chevalier des ordres du roi, ainsi que maréchal de camp. Les terres deviennent en effet en 1575 propriétés de sa famille. En 1625, son fils, Henri I de la Ferté Sennectère, entreprend enfin la construction du “Grand Château”, qui restera jusqu’à aujourd’hui encore inachevé. Le “petit château” lui, correspond à la partie de gauche de l’édifice. Et les deux pavillons d’entrée et le porche datent eux aussi de la même période.
C’est Henri II de la Ferté Sennectère, qui fut pair du royaume et “Maréchal de France”, qui agrandissa le château de deux bâtiments d’écuries, les grandes et les petites. Un autre maréchal de France, le Comte de Lowendal, qui était un des grands chefs militaires du roi Louis XV et ami du Maréchal de Saxe occupant le château de Chambord, racheta le bâtiment en 1746. Lors de la Révolution Française, son fils en perd la possession néanmoins, et le château passa une fois de plus aux mains de plusieurs propriétaire. C’est en 1822 que le dernier grand et reconnu propriétaire du château l’acheta pour une modique somme. Il s’agit de François Victor Massena, duc de Rivoli, prince d’Essling, et fils d’André Masséna, maréchal d’empire sous Napoléon Ier.
A la fin du XIXe siècle, une magnifique chapelle est édifiée derrière le château par Madame Dessales. C’est la dernière construction, mis à part les différentes rénovations, qui a été effectuée au château de la Ferté-Saint-Aubin. Son dernier et actuel propriétaire, Jacques Guyot, reprend le château en 1987, et l’ouvre au public, afin de financer notamment les travaux de rénovation. Aujourd’hui, il comprend donc plusieurs bâtiments résumant son histoire, comme le petit château, le grand logis, les deux pavillons à l’entrée, les écuries, et la chapelle. Le tout est entouré de magnifiques douves, alimentées par le Cosson. Surtout, le château possède un parc de 40 hectares, comprenant des bras d’eau et la populaire faune et flore solognote. Il est classé par plusieurs arrêtés aux monuments historiques en 1944, 1961 et 1995, et se visite tous les jours de 10h00 à 18h00.
L’autre particularité de la ville de la Ferté-Saint-Aubin est la réunification du patrimoine des deux anciens villages. Ainsi, la ville possède deux importantes églises.
Les églises de la Ferté-Saint-Aubin
La ville de la Ferté-Saint-Aubin a donc pour particularité de compter deux églises. La première, placée sous l’égide de Saint-Aubin, est la plus grande des deux : on la voit d’ailleurs depuis la Nationale 20. Non loin du château, vous trouverez aussi l’église Saint-Michel.
Eglise Saint-Aubin
L’église Saint-Aubin date, pour ses parties les plus âgées, du XIIe siècle, c’est la plus ancienne des deux églises, son clocher-tour domine en effet le paysage depuis cette date. Pour la construire, plusieurs matériaux de réemploi (le recyclage était déjà de mode à cette époque) ont été utilisés, notamment des morceaux de sarcophages en grès. Un sarcophage exposé dans l’église date du Haut Moyen-Age.
Le clocher du XVe, sa nef et son chœur restaurés et remaniés après un incendie en 1562 et la restauration de quelques parties au XIXe siècle sont inscrits à l’inventaire général du patrimoine culturel et aux Monuments Historiques. Dans le clocher-tour auquel on accède par une échelle de bois, les trois cloches ont été fondues aux établissements Bollée d’Orléans.
Eglise Saint-Michel
L’église Saint-Michel a été fondée au XIIe siècle, même si l’église d’aujourd’hui n’est plus exactement le même bâtiment que celui construit au XIe siècle. Le chœur est d’ailleurs la seule partie qui reste de cette ancienne église. Tout comme sa camarade Saint-Aubin, l’église a été partiellement détruite durant la guerre de Cent Ans et les guerres de religion, dont en mai 1562 lorsque les deux églises furent pillées.
L’église possède une entrée particulière sur le parc du château, ainsi qu’une statue de Saint-Michel qui date du XVe et qui est classée aux Monuments Historiques.
Les deux églises de la Ferté-Saint-Aubin sont rattachées au secteur pastoral de Cléry-Sologne du diocèse d’Orléans.
Petite anecdote
La ville de la Ferté-Saint-Aubin possède un important mémorial de guerre, le mémorial Bellefontaine, à l’entrée nord de la ville au bord de la RN20, qui rappelle la présence de maquis de résistance en Sologne, victimes de la répression des occupants nazis à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a été construit après la guerre 39-45 pour honorer la mémoire des résistants, tués par les Allemands, au printemps 1944, sur le territoire de La Ferté St-Aubin. Pour la plupart d’entre eux, ils étaient étudiants à Paris et rejoignaient en Sologne les maquis auxquels ils étaient affectés, et deux d’entre eux étaient Fertésiens.
Crédits Photos (Image à la Une) : www.chateau-ferte-st-aubin.com (Droits Réservés – UNESCO Propriété)