En 2013, la SNCF annonce sa volonté de vendre la gare ferrovière de Pithiviers (Loiret), fermée depuis 40 ans, classée “inutile”. Une décision qui a soulevé de nombreuses protestations, à cause notamment de l’importance historique du lieu.

La Gare de Pithiviers fut, pendant la Seconde Guerre Mondiale, un lieu par où sont arrivés vers le camp de concentration puis repartis vers la mort, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. Un lieu symbolique pour l’Association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France, créée par Serge Klarsfeld.

Fermée aux voyageurs en 1969 après la fermeture de la liaison ferroviaire entre Orléans et Malesherbes, la Gare de Pithiviers est aujourd’hui uniquement utilisée par le Fret.

La SNCF souhaitait vendre la Gare de Pithiviers, jugée “inutile”

La décision de la SNCF en 2013 avait entrainé une motion du Conseil Municipal demandant à la SNCF de ne pas vendre le bâtiment. Un an plus tard, grâce notamment à l’Association des fils et filles des déportés juifs de France, la SNCF est revenue sa décision.

Comme l’a annoncé Serge Klarsfeld, lors de la cérémonie annuelle organisée en mémoire des déportés juifs : “J’ai appris que la SNCF voulait vendre la gare de Pithiviers […] Cette vente n’aura pas lieu. J’en ai obtenu l’assurance au plus haut niveau de la SNCF”.

Lorsqu’il a appris le projet de vente, M. Klarsfeld a “appelé le conseiller de Monsieur Guillaume Pépy (président de la SNCF). Je lui ai expliqué que c’était impossible du fait de l’importance historique de la gare. […] On m’a rappelé pour dire que le projet était abandonné. Cette décision est logique. Il était inconcevable que la SNCF, qui fait un travail remarquable de mémoire en aidant le Mémorial de la Shoah, vende la gare de Pithiviers ».

Quel avenir pour la gare de Pithiviers ?

Après l’annulation de la vente, une question se pose, l’avenir du bâtiment. Pour Serge Klarsfeld, “la gare est encore en état, les rails aussi. On va réfléchir ensemble (avec la SNCF) sur le devenir de ce site. On pourrait en faire un lieu de mémoire pour Pithiviers. La gare pourrait même être cédée à une institution dans ce but”.

Un lieu de mémoire qui pourrait être créé en association avec le CERCIL (Centre d’1tude et de Recherche des Camps d’Internement du Loiret) qui possède de nombreux objets, photos d’époque et documents divers de cette période sombre de l’Histoire.

Le camp d’internement et de transit de Pithiviers

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Au début de la Seconde Guerre Mondial, le Camp d’Internement de Pithiviers devait héberger des prisonniers de guerre allemands. Après l’Armistice en 1940, le camp accueille des prisonniers de guerre français.

A partir de la Rafle du Billet Vert en 1941, le Camp devient un Camp de Transit pour les Juifs, arrêtés avant d’être déportés vers Auschwitz-Birkenau. Six convois transportant plus de six mille juifs partir vers Auschwitz où ils furent exterminés. A partir de 1943, le camp de Pithiviers devient un camp de concentration pour détenus politiques.

Le Camp de Pithiviers était avec ceux de Jargeau et Beaune-la-Rolande, un des trois camps installés dans le Loiret pendant la Seconde Guerre Mondiale..

Crédits Photos : Gare de Pithiviers (Lunon, Wikimedia Commons), Camp de Pithiviers (Archives Fédérales Allemandes, Wikimedia Commons)

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