Voici un voyage à la découverte du Val de Loire à Vélo, un périple qui nous emmènera aujourd’hui de Blois à Amboise en passant par Chaumont-sur-Loire…
Le voyage débute par un itinéraire de 39,6 kilomètres à vélo à partir de Blois dans le Loir-et-Cher, qui emmènera les cyclotouristes à la Pagode de Chanteloup au Sud de la Loire, par le château de Chaumont-sur-Loire ainsi que son parc et jardin, puis par le Clos Lucé, château de Léonard De Vinci… Pour une escale de quelques minutes ou pour une visite plus détaillée, voici nos suggestions…
Domaine de Chaumont-sur-Loire
Situé au dessus de la Loire, ancienne propriété de Catherine de Médicis, de Diane de Poitiers et de la Princesse de Broglie, le château-domaine de Chaumont-sur-Loire vous accueille toute l’année avec de quoi vous émerveiller. Il possède depuis 1992 le Festival International des Jardins, unique au monde, qui a vu près de 580 jardins créés par différents artistes en 22 saisons. Tous les paysagistes, architectes, scénographes, jardiniers ou simples amateurs se déplacent pour l’occasion, le Festival et les jardins étant devenus un rendez-vous incontournable en termes d’esthétique, de fleurissement et d’innovations. Vallon des Brumes, Jardin potager, Jardin pédagogique, Jardins interstitiels et le Parc des Prés du Goualoup de 10 hectares vous attendent pour des expériences uniques, et les insectes seront aussi présents.
Le château de Chaumont-sur-Loire a été bâti au Xème siècle, par le comte de Blois Eudes Ier, afin de se protéger de Foulques Nerra, le comte d’Anjou. Il le donna au chevalier Gelduin qui fit consolider la forteresse, mais en 1054, son fils n’ayant pas d’enfants, il choisit pour héritière sa nièce, qu’elle épousa en cette année Sulpice Ier d’Amboise. La famille d’Amboise héritera du domaine pendant 5 siècles.
Au Xème siècle, Eudes Ier, comte de Blois, implante une forteresse pour protéger Blois des attaques de Foulques Nerra, comte d’Anjou. Le chevalier normand Gelduin reçoit Chaumont et fait consolider la forteresse. Son fils et successeur Geoffroy, sans enfant, choisit pour héritière sa petite nièce, Denise de Fougères qui épouse en 1054 Sulpice Ier d’Amboise. Le château passe ainsi dans la famille d’Amboise pour cinq siècles. Cinq siècles car Chaumont sera brûlé et rasé en 1465 par Louis XI pour punir le seigneur Pierre d’Amboise qui s’était révolté contre son roi. Charles Ier, et Charles II, son fils et son petit-fils, reconstruisent alors le château de Chaumont-sur-Loire entre 1468 et 1510.
C’est en 1550 que la reine régente Catherine de Médicis acheta le château de Chaumont. Elle le céda ensuite à Diane de Poitiers à la mort du roi Henri II. Le château passe ensuite entre les mains de plusieurs et différents seigneurs et ducs, d’Henri la Tour d’Auvergne (descendant de Catherine de Médicis, en effet sa mère était Madeleine de la Tour d’Auvergne) à Paul de Beauvilliers. Les derniers propriétaires connus du château, juste avant l’Etat puis la Région Centre, sont les de Broglie.
La famille de Broglie acquiert le domaine de Chaumont-sur-Loire vers mars 1875, par le biais de la riche héritière Marie-Charlotte Constance Say, qui se marie quelques mois plus tard avec le prince Henri-Amédée de Broglie. Le couple princier ont été l’origine de l’agrandissement du parc, du domaine, et de la rénovation de l’édifice. Multiplié par presque 3, le domaine fait ainsi 2500 hectares au début du XXe siècle, et les jardins ont été réalisé par de nombreux paysagistes. Seilement, avec la mort du prince en 1917 et les différentes crises financières, la princesse de Broglie se sépare du domaine de Chaumont-sur-Loire en 1938 en le cédant à l’etat pour 1,800,000 francs-or.
L’Etat donnera en 2007 le domaine de Chaumont-sur-Loire à la Région Centre, qui gère aujourd’hui le château, le jardin et parc, ainsi que les différents événements comme le Festival international des Jardins.
Plus d’infos : www.domaine-chaumont.fr
Le Clos Lucé de De Vinci
Après une longue route entre Loir-et-cher et Indre-et-Loire, votre prochaine destination est le Clos Lucé. Le château du Clos Lucé, appelé autrefois le Manoir du Cloux, est une demeure située en France, dans le centre ville d’Amboise au cœur du Val de Loire. C’est au sein de ce château que François Ier invita Léonard de Vinci, entre 1516 et 1519. Il y est d’ailleurs décédé le 2 mai 1519. En étant sa maison, le Clos Lucé est ainsi classé au titre des monuments historiques en 1862.
Cette demeure de briques roses et de pierres de tuffeau a été bâtie sur des fondations gallo-romaines, et son histoire commence sous le règne du roi Louis XI (destructeur du domaine de Chaumont-sur-Loire, cf. plus-haut) en 1471. Etienne le Loup, ancien marmiton anoblit, hérite par le roi de ce domaine, qui s’appelait alors le Manoir du Cloux. Il était à l’époque entouré de fortifications, mais vous ne trouverez aujourd’hui que la tour de guet.
Charles VIII achète alors le château du Clos Lucé en juillet 1490. Les rois de France résidant au château d’Amboise, à quelques kilomètres plus loin dans le Val de Loire, l’édifice et son domaine deviendront alors la résidence d’été des rois de France. Charles VIII y fit notamment construire une chapelle pour Anne de Bretagne, qui, selon les dires, y pleurait ses enfants morts en bas-âge.
C’est grâce à François Ier, étant encore Duc d’Angoulême, et à sa sœur Marguerite de Navarre, que l’esprit Renaissance commença à s’installer au sein du Clos Lucé. Le jeune homme y organisait déjà des jeux guerriers dans les jardins, alors que la demoiselle, elle, y écrit les fameux contes de “l’Heptaméron”. Mais c’est surtout en 1516 que François Ier, roi de France, invita le personnage le plus important de la Renaissance sur les conseils de sa sœur : Léonard de Vinci.
Le génie italien fut accueilli au château du Clos Lucé à Amboise pour être “Libre, ici, de rêver, de penser et de travailler” dixit François Ier. Il faut savoir que c’est grâce à cette invitation que de Vinci transporta avec lui trois de ses plus importantes oeuvres qui sont “la Joconde”, “Saint-Anne la Vierge” et “l’Enfant et le Saint Jean Baptiste”. Il les termina d’ailleurs au sein du château. Jusqu’à sa mort, Léonard de Vinci avait toute l’attention du roi et de la Cour, étant même nommé “Premier peintre ingénieur et architecte du roi”.
Suite à la mort de Léonard de Vinci, quelques grandes dames s’y installèrent, et le domaine pris officiellement le nom de “château du Clos Lucé” en 1660, et non plus le “Manoir du Cloux”. En 1854, la famille Saint Bris devint propriétaire du château et l’est toujours. Elle met tout en oeuvre pour vous rénover la demeure et garder son aspect Renaissance, que ce soit dans les jardins autant que dans toutes les plus petites pièces. Les salles du sous-sol vous présentent même environ 40 machines imaginées par de Vinci, et la chapelle a retrouvé son visage d’antan avec ses fresques.
La grande salle Renaissance, les peintures de ses disciples, ses plans de construction, la cuisine de Mathurine, et les machines sont autant d’objets et de lieux de mémoire à Léonard de Vinci qui vous sont proposés au Clos Lucé. De plus, le Parc Leonardo da Vinci, le Jardin Léonard et l’exposition permanente Léonard de Vinci et la France, ainsi que Léonard de Vinci ingénieur, sont de véritables voyages sur les traces du génie visionnaire qu’était l’italien.
Plus d’infos : www.vinci-closluce.com
Pagode de Chanteloup
La Pagode de Chanteloup est le témoin de l’existence du château du duc de Choiseul, qui a été détruit en 1823. Étrange monument qui s’élève à la lisière de la forêt d’Amboise et au bord d’un grand lac demi-circulaire, la Pagode formait le “carrefour” de rencontre de huit longues avenues tracées à l’époque dans la forêt d’Amboise. Construite entre 1775 et 1778, à la demande du duc de Choiseul, elle mesure 44m et offre une superbe vue sur la forêt d’Amboise et le Val de Loire.
Elle sera un temple dédié à l’Amitié, en l’honneur à ceux qui venaient rendre visite au duc durant sa disgrâce. Il aurait fait graver les noms de ses visiteurs sur des tables de marbre blanc qu’il aurait ensuite retourné. L’édifice, avec le demi-cercle d’eau, étaient la finalisation des jardins de Chanteloup.
La rumeur dit que les pierres utilisées pour construire la Pagode viendraient du château de la Bourdaisière, quelques kilomètres plus loin, à Montlouis. Château qui avait été détruit en partie à cause du duc de Choiseul justement.
Les “chinoiseries” étant en vogue au XVIIIe siècle, l’édifice tient son nom de la “pagode”, monument religieux bouddhiste avec plusieurs étages sur un soubassement. Les balcons sont eux du style Louis XVI. La Pagode de Chanteloup comporte six étages en coupole ainsi qu’un escalier intérieur de 142 marches qui monte jusqu’au sommet et vous permet d’avoir une vue sur ce qu’était auparavant le château de Chanteloup.
Dans le parc de 14 ha, vous pourrez donc découvrir les jeux à l’ancienne en bois qui sont proposés autour de la Pagode de Chanteloup, ainsi que le petit jardin chinois, ou encore une promenade en barque sur la “Grande Pièce d’Eau”. Ce sera là votre dernière visite avant de repartir pour un nouvel itinéraire de Val de Loire à Vélo. Pour vous aider, voici enfin un itinéraire possible en suivant les points d’intérêts cités. Bonne route !
Crédits Photos : Christophe.Finot (Wikimédia Commons), Nadègevillain (Wikimédia Commons), Manfred Heyde (Wikimédia Commons)