L’artiste Vik Muniz a créé des châteaux de sables microscopiques qui tiennent sur un seul grain de sable, dont l’immense château de Chambord.
Après 4 années d’essais, d’erreurs et d’expériences, l’artiste Vik Muniz et le chercheur Marcelo Coelho ont réussi leur défis : graver les plus beaux châteaux du monde sur des grains de sable de façon microscopiques. Et parmi ces châteaux, l’artiste brésilien a gravé le château de Chambord, qui est le plus grand château du Val de Loire et l’un des plus grands de France. Cela semble invraisemblable, mais c’est une façon assez innovante de réaliser un château de sable, autrement que sur une plage.
Le grain de sable fait en moyenne moins d’un demi-millimètre de longueur, et à l’œil nu, des taches sans importance sont visibles mais avec l’aide d’un microscope, des dessins nettes apparaissent. Muniz est un artiste connu pour ses œuvres qui sortent de l’ordinaire, notamment des dessins de 500 mètres de long qui ne peuvent être vus que d’un hélicoptère (ou d’un avion). Et il faut avouer qu’au niveau du sol, ses croquis ressemblaient à des chemins creusés sans aucune logique.
Seulement Muniz s’est mis à penser dans le sens inverse : et si on pouvait dessiner des œuvres monumentales en miniature ? Vous trouverez à la fin de notre article le documentaire (en Anglais, monolingues s’abstenir) sur ces micro-châteaux de sable, et globalement sur les nouvelles techniques artistiques à l’aide des technologies dont Vik Muniz est l’un des spécialistes.
Quid de la gravure sur grain de sable
Pour atteindre la perfection (il faut l’avouer), Muniz et Coelho ont mis au point un processus très technique qui implique technologie et outils visuels innovants. Muniz d’une part a créé des croquis de châteaux en utilisant une “chambre claire”. C’est un dispositif de superposition optique créé en 1807 et qui permet de transformer des images de grande taille en les projetant sur du papier, une toile ou tout autre support. Il a ainsi pu retracer les châteaux sur un petit support de papier.
Suite à cela, Muniz a envoyé ses dessins à Coelho, afin que celui-ci tente de les transformer en dessins microscopiques. Seulement, malgré une grande variété de processus, la réussite était limitée pendant quatre ans. Il a commencé à utiliser un faisceau d’ions focalisés, appareil qui est normalement utilisé pour la fixation de circuits intégrés sur des puces, et qui a permis de dessiner des châteaux à l’échelle microscopique.
A la question “Pourquoi des châteaux ?”, Muniz répond : “Je comptais utiliser des images qui sont simples, que certains d’entre nous ont pu voir un million de fois et qu’on pense connaitre… mais dont vous ne connaissez pas les détails”. “Quand quelqu’un vous montre l’image et vous dit que c’est un grain de sable, il y a un instant où votre réalité s’écroule et où vous devez tout reconstruire. Vous devez prendre du recule et vous demander ce que “image” signifie, un peu comme ce qui s’est passé avec la compréhension de la peinture lorsque la photo est apparu dans notre monde”.
Coelho lui pense que “la photographie se ré-invente tous les jours. Il y a aujourd’hui un nouveau genre de photographie, un genre émergent. Cela arrive grâce à l’évolution des nouvelles technologies, ainsi les ordinateurs et caméras peuvent se mélanger à contes et récits, pour apparaître comme un nouveau résultat.”. A méditer.
Nouveau genre ou non, nous vous laissons découvrir, en plus du château de Chambord qui est le plus grand château du Val de Loire, d’autres châteaux de sables microscopiques réalisés par Muniz et Coelho. Sauf que cette fois-ci, les microscopes ne sont pas utiles…
Le reportage sur Muniz et ses créations (en Anglais) :
Crédits Photos et Sources : thecreatorsproject.com